Depuis des années, je faisais de la photo argentique en dilettante. La pandémie a changé la donne. J’ai déménagé en province et décidé de me plonger totalement dans l’art de la photographie. Le portrait est mon genre de prédilection mais je fais aussi un travail de recherche sur les paysages et les machines. Et comme tout photographe, j’ai aussi voulu faire du nu, un genre pourtant ultra traité. J’ai donc abordé le milieu du libertinage dans l’espoir d’y trouver des modèles. Je n’avais pas idée alors dans quelle énergie créative j’allais être propulsé.

Les hommes sont moins ouverts à l’idée d’être pris en photo, ils préfèrent regarder leur femme s’offrir à l’objectif. Elles aiment beaucoup cela, à tel point qu’à chaque clic, le désir monte, le souffle se fait plus court. Alors, souvent, on baise ensemble. Puis je les prends de nouveau en photo – cette fois-ci en baisant.

Il y a deux volets dans mon travail sur le nu. Le premier est une vision esthétisante en moyen format argentique, avec des séances de poses comme dans un studio. Le second est un regard documentaire sur le plaisir et la liberté de jouir de son corps quelque soit son physique et son âge.

J’utilise une technique que j’ai développée durant des années en réalisant des portraits lors de soirées mondaines et qui est parfaitement adaptée à la pénombre des backrooms : Muni de mon petit Leica surmonté d’un flash, je saisis les corps, les entrelacs et les regards joueurs de libertins qui s’adonnent avec passion aux plaisirs sexuels. 

C’est brutal et authentique.